Exetat 2025 : « Je pense donc je suis » – Dissertation Philosophique en RDC. En République Démocratique du Congo, le thème philosophique « Je pense donc je suis », proposé lors de l’Examen d’État 2025, soulève une réflexion profonde sur la nature de l’existence et de la pensée humaine.
Exetat 2025 : « Je pense donc je suis » – Dissertation Philosophique en RDC
Cette célèbre formule de René Descartes, philosophe français du XVIIe siècle, incarne le fondement du rationalisme moderne. En tant que candidats à l’Exetat, nous devons démontrer notre capacité à analyser, commenter et illustrer cette assertion à la lumière des réalités contemporaines et de l’enseignement philosophique en RDC.
Compréhension et explication du sujet
Origine et signification de « Je pense donc je suis »
La phrase « Je pense donc je suis » (Cogito, ergo sum) apparaît dans l’œuvre Discours de la méthode de René Descartes. Elle marque le point de départ de toute certitude : la pensée est la preuve irréfutable de l’existence du sujet. Même si tout peut être remis en question, le fait de penser constitue une évidence indiscutable.
En effet, penser, c’est douter, concevoir, imaginer, vouloir, refuser. Ces activités mentales, même dans le doute le plus radical, confirment l’existence de celui qui les accomplit. Ainsi, l’existence n’est pas d’abord corporelle, mais intellectuelle : nous existons parce que nous pensons.
Développement : Commentaire structuré du sujet
I. La pensée comme fondement de l’existence
Descartes fonde sa philosophie sur le doute méthodique, qui consiste à rejeter tout ce qui peut être mis en doute : les sens, les expériences, les idées reçues. Ce doute radical le conduit à une seule certitude : le sujet qui doute ne peut douter qu’en pensant, et donc en existant.
Cette démarche est révolutionnaire, car elle fait de la pensée le critère de l’être. Dans ce cadre, l’homme n’est plus défini par son corps, ses émotions ou ses perceptions, mais par sa capacité à raisonner. Ce renversement pose les bases de la philosophie moderne, où le sujet est au cœur de la connaissance.
II. La critique de la réduction de l’être à la pensée
Cependant, réduire l’existence humaine à la seule pensée peut apparaître comme une vision limitée et élitiste. De nombreux philosophes postérieurs ont critiqué le cartésianisme, en soulignant la richesse de l’être humain au-delà de sa seule faculté de penser.
Bergson, par exemple, affirme que la conscience humaine est aussi mémoire, durée et élan vital. De même, Nietzsche critique le rationalisme excessif de Descartes et met en valeur la volonté de puissance, les instincts et les passions comme dimensions fondamentales de l’homme.
Enfin, les philosophies africaines valorisent souvent une conception plus holistique de l’être, où l’individu est inséparable de sa communauté, de la nature et des traditions. Ainsi, dans le contexte congolais, « penser » ne peut suffire à définir entièrement « être ».
III. Illustration dans la société congolaise actuelle
En RDC, cette problématique prend une dimension concrète. Dans un pays où les jeunes font face à des défis multiples : pauvreté, instabilité politique, crise éducative, la pensée devient un outil de libération et d’affirmation de soi.
Penser, c’est résister à l’ignorance, c’est vouloir comprendre le monde pour mieux le transformer. Les élèves congolais, en réfléchissant à cette citation, découvrent l’importance de la formation intellectuelle dans la construction d’un meilleur avenir.
L’école devient alors le lieu de l’éveil de la conscience, où l’on apprend à douter, critiquer, raisonner, bref, à exister pleinement en tant que citoyen responsable.
Synthèse de la dissertation
Le sujet « Je pense donc je suis » invite à une réflexion profonde sur la nature de l’être humain. En affirmant la primauté de la pensée, Descartes pose un fondement solide pour le savoir et la certitude. Toutefois, cette vision peut paraître incomplète si l’on ignore les autres dimensions de l’existence humaine : le corps, les émotions, la culture, les relations sociales.
La RDC, par sa richesse culturelle et sa complexité socio-politique, offre un terrain fertile pour enrichir cette réflexion. Être, ce n’est pas seulement penser, c’est aussi agir, ressentir, appartenir, espérer.
Conclusion
En définitive, si nous retenons de Descartes que la pensée garantit l’existence, nous devons aussi admettre, avec les philosophes contemporains, que l’être humain est un tout, fait de raison, de passion, de culture et de relations.
Ainsi, l’élève congolais, à travers cette dissertation, est invité à penser pour exister, mais aussi à agir pour bâtir, à s’unir pour transformer, et à rêver pour avancer. Car en fin de compte, penser, c’est exister, mais exister pleinement, c’est vivre en harmonie avec soi, les autres et le monde.